Le mot m'a immédiatement donné des frissons, et pas de plaisir !
Bien que grossièrement habillé de cet anglais soi-disant « classe », il était impossible de s'y tromper : la dégradation du libre arbitre venait de subir un sérieux coup d'accélérateur.
Mais depuis le « progrès » a poursuivi son œuvre...
« Follower » : suiveur1 traduit littéralement. Terme adopté, accepté, sans réserve par la foule.
Mais comment peut-on être fier d'être suiveur ou suiveuse ? Et d'enrichir de façon éhontée les modernes Panurge qui font commerce de leurs moutons, très patriotiquement2 depuis Dubaï pour beaucoup.
Mon comprenoir, d'un autre siècle il est vrai, s'en est trouvé à sec.
Et voilà que l'étape suivante a été franchie : suiveurs dûment baptisés, on ne pouvait laisser ces Panurge x.0 sans nom propre et l'unanimité s'est faite pour les nommer Influenceurs.
En français, là. Récapitulons : les influenceurs ont des suiveurs followers.
Mais, comme la fonction des influenceurs est normalement d'influencer et que ceux-ci ne sont suivis que par leurs followers, il faut en conclure que les followers sont effectivement influencés.
Il s'agit donc de followers influencés. Et ils sont des (dizaines) de millions en France.
Dont le libre arbitre s'est clairement réduit comme peau de chagrin quand il n'a pas été complètement effacé, ce qui est fréquemment3 le cas.
Ainsi le « progrès » nous conduit-il vers une nouvelle démocratie : sous influence.
1 Ou suiveuse, c'est selon. Pas joli-joli, mais...
2 L'heure est grave et le patriotisme de rigueur, paraît-il.
3 Observation faite dans les pratiques quotidiennes et souvent en relation avec un illetrisme tenace.
