Le diable se cache dans les détails dit-on.
Et, s'il s'agit bien de « détails », il me semble que le diable s'y cache effectivement.
D'autant que l'on a de plus en plus tendance à mettre la charrue avant les bœufs, au moins en France. Cela dit sans la moindre allusion aux problèmes agricoles du moment.
Quels détails ? L'usage banalisé et croissant de termes anglais en France, quand il ne s'agit pas de ce déchet linguistique nommé « franglais ».
Et, pour commencer, ce mot abhorré qu'est « newsletter » à l'origine d'une fausse route matinale, lors du premier café de la journée. Mot d'ailleurs en couple avec une locution qui a bien failli m'étouffer !
Les faits : après l'inévitable tri-évacuation des pourriels1, j'aborde le premier de la liste des courriels2 reçus pendant la nuit. Provenant d'un média nommé Touleco il est annoncé dans une « newsletter » , en grand et gras, « Save the date » en invitation à un événement nommé 123 Climat & « Act for Climate » et organisé par ToulÉco « Green » !
Étant déjà très réfractaire au lavage (de cerveaux) en mode plus blanc que blanc ou plus vert que vert, j'ai vu rouge.
Vérification faite, Touleco et son lardon « green », consacré au « développement durable en Occitanie », n'ont aucun rayonnement international et diffusent essentiellement en région toulousaine.
Les recherches effectuées sur la lancée3 ont permis de découvrir que :
- sauf Le Parisien et L'humanité, les principaux organes nationaux et régionaux de presse
- la plupart des sites municipaux et régionaux
- jusqu'à certains sites de l'État
- la majorité des sites institutionnels et commerciaux locaux
utilisent le mot « newsletters » alors que le terme bien français infolettre pourrait et devrait être employé, à défaut de lettre d'information4 !
Un détail ? Oui. Et non !
Non, car à vouloir, à prétendre ou prétendre vouloir faire français, faudrait-il, peut-être commencer par le commencement : s'approprier ou réapproprier la langue française. Notre langue.
1 Et non spam, n'est-ce pas ?
2 Et non e-mail ou mail, non plus.
3 Oui, la moutarde...
4 Sans doute trop long pour ceux ayant les idées courtes.
