Thermes en ruines
Thermes en ruines - © HR & AI / Comminges Direct

Longtemps, jusqu'en Afrique et même en Orient, le thermalisme a porté la renommée du Comminges par-delà nos frontières.

Et la prospérité de la contrée.

De l'époque gallo-romaine aux années soixante, quand survint la chute.

Des dizaines de sources aux vertus variées ont suscité la création de thermes et bains où l'on venait déjà de loin, du temps d'Ilixon devenue Luchon, un temps la Reine des Pyérénes.

Salies-du-Salat, Encausse-les-Thermes, Ganties, Barbazan, Labarthe-Rivière, Nizors-les-Bains...

L'hébergement a naturellement suivi, auberges, pensions, hôtels, restaurants. Et puis les échoppes, boutiques et magasins.

Mais aussi, pour distraire les centaines, les milliers de curistes, des lieux appropriés : théâtres, kiosques à musique puis salles de concert, casinos. Les premiers équipements sportifs également : golfs, courts de tennis...

De bonnes affaires et du travail, beaucoup de travail et donc de personnels, pour les thermes, hôtels, restaurants et commerces en tous genres.

La « saison » permettait à des milliers d'exploitants et d'employés de vivre l'année sans difficulté. Cette même « saison » projetait aussi ses bienfaits sur le commerce local. Et l'artisanat, comme la production agricole : il fallait bien nourrir tout ce monde1

Ainsi, durant des décennies, l'argent estival a ruisselé sur le Comminges2 et de solides patrimoines familiaux se sont constitués.

C'était le temps profitable des eaux et des expatriés : les cures thermales étaient appréciées par la faculté et la majorité des curistes venait des colonies3

Mais, à la clairvoyance des bâtisseurs, a succédé la malvoyance des « héritiers4 » : insensibles aux signaux fournis par les conflits et guerres d'indépendance, fermés à la géopolitique de l'époque, ces héritiers ont continué de consommer leur héritage, n'apportant pas les soins essentiels à leurs patrimoines5.

Et ils ont subi de plein fouet la fin du thermalisme colonial, source principale de l'activité locale.

Bien qu'annoncée dès la fin des années cinquante, la crise s'est étendue sur plusieurs années, surtout à partir de 1962 et le retour des expatriés.

Insensibles à une crise annoncée et évidente, ces notables insouciants l'ont été à une deuxième : la remise en cause du thermalisme lui-même et surtout, à la fin des années soixante, l'engouement pour les plages, au détriment de la montagne6.

Avec pour résultat une chute extrêmement brutale de la clientèle, de l'activité et donc des revenus. Avec les effets en cascade qu'il n'y a aucune peine à comprendre : dégradation des patrimoines jusqu'à la ruine, fermetures d'une majorité d'entreprises, exode ou chômage...

Une ruine généralisée causée par le manque de lucidité et de prévoyance tant des notables que des édiles.

À suivre 


1 Les tomates ne venaient pas encore d'Espagne...
2 Avec quelques « bas », durant les guerres, notamment.
3 Surtout d'Afrique, mais aussi du Moyen-Orient, d'Indochine... pour soigner ou prévenir les maladies tropicales, notamment.
4 Si classique !
5 La fermeture très récente d'une certaine aile du Louvre laisse penser que l'insouciance est toujours de rigueur, y compris au niveau de l'État.
6 Pour ce qui est des périodes estivales. Les aspects concernant les sports d'hiver seront appréhendés ultérieurement.

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