En France, l’inclusion est devenue le mot magique censé tout résoudre : l’école, l’emploi, la diversité, la citoyenneté, la fracture numérique… À ce rythme, on s’étonne presque qu’on ne lui confie pas encore la météo.
Sur le papier, l’idée est magnifique : ne laisser personne sur le bord de la route. Dans la pratique, c’est souvent beaucoup plus… approximatif.
Une ambition XXL, des moyens XXS
À l’école, l’« inclusion » consiste parfois à intégrer un élève sans prévoir l’AESH qui va avec.
Dans les services publics, on vante l’accès pour tous… après avoir tout dématérialisé.
Et dans les entreprises, la diversité est surtout visible sur les affiches internes. Quand elles existent, bien sûr.
Bref : beaucoup de volonté, peu de bras.
Quand le concept devient un marché
Formateurs, consultants, certifications : l’inclusion est désormais un secteur économique. Rien de mal — sauf quand le logo « engagé » avance plus vite que les actions concrètes. On inclut surtout… de nouveaux prestataires.
Les querelles qui détournent du sujet
L’écriture inclusive, par exemple : pour certains, outil d’égalité ; pour d'autres, repoussoir orthographique. Résultat : on débat du point médian, mais pas toujours de la manière d’aider réellement les gens.
Inclure, oui. Mais dans quoi ?
C’est la question que personne n’ose trop poser. Inclure suppose une société capable de s’adapter. Or la France adore les normes, les procédures et les cases bien remplies. La souplesse ? Pas toujours sa spécialité.
Conclusion
L’inclusion reste un idéal sans doute indispensable. Mais il ne suffira jamais d’en parler pour que ça fonctionne.
À un moment, il faudra passer du slogan au concret — et accepter que la société change vraiment, pas seulement dans les discours.