Pour faire couler de l'encre et des octets pendant quelques jours, cet appel ne méritera sans doute pas les livres d'histoire. Un petit commentaire (de plus), toutefois.
L'augure du président semble s'être laissé emporter par la date, mois excepté, et avoir manqué singulièrement du sens de l'à-propos à une semaine d'un 11 novembre.
Ce qui dénote déjà d'un étonnant manque de maîtrise de soi pour un général.
Mais sortir de la réserve1 pour répandre un bellicisme infondé et, surtout, en appeler au sacrifice de la nation et de ses enfants relève non seulement du délire, mais aussi d'un grand mépris.
Si ce général n'en a aucune idée ni conscience, du cockpit de son avion, la souffrance économique qu'il loue, qu'il prône littéralement, est déjà vécue par des millions de Français, chaque jour et depuis des années.
Si ce général n'en a aucune idée ni conscience, du haut de son pupitre, chaque jour la nation perd des enfants dans d'autres guerres, intérieures, avec les drogues et le narcotrafic, la décérébration, la banalisation de la violence, notamment. Et la pauvreté extrême.
Si ce général n'en a aucune idée ni conscience, du haut de sa casquette, demander aux maires de libérer ou créer des places de crèche (!) au profit de personnels militaires à venir, alors que les habitants de nombreuses communes sont confrontés à l'absence de telles places depuis des lustres, n'est que mépris pour ceux qu'il prétend vouloir protéger !
L'avenir nous dira si Mr Poutine constitue une véritable menace pour la France, mais les morts et souffrances d'hier et d'aujourd'hui sont bien réels et ne sont pas dus au maître du Kremlin.
1 Article L4121-2 du Code de la défense.
