La guerre est une monstruosité malheureusement inscrite dans l'ADN du genre humain.
Son impact devient tragiquement concret lorsque des enfants comme Roman Oleksiv, blessé et ayant perdu sa mère, sont exposés devant le Parlement européen.
L’émotion suscitée, traduite en larmes par l’interprète et relayée par les médias et les réseaux sociaux, illustre bien la puissance des images dans notre perception de la guerre.
Absurde, elle est sale par nature. L'idéaliser au nom d'un quelconque principe n'est qu'une tromperie au bénéfice de profiteurs bien abrités des carnages qu'ils ont provoqués.
En venir à en vendre les méfaits pour justifier un parti pris et la poursuite des horreurs d'une guerre est purement et simplement ignoble.
Ces mots me sont venus immédiatement à l'esprit, tels quels, au vu des images de cet enfant martyrisé et littéralement exhibé devant une assemblée digne du sénat romain décadent.
Pour avoir vécu une révolution et ses horreurs accompagnées des pires commerces, je ne supporte toujours pas cette exploitation faite par les marchands d'émotions.
Cette exposition médiatique massive pose une question : jusqu’où l’indignation émotionnelle devient-elle un outil manipulé ? La souffrance réelle de Roman et d’autres enfants est instrumentalisée pour provoquer l’émotion et mobiliser l’opinion, alors que les causes profondes de la guerre et les solutions restent hors de portée immédiate.
Que l'on exhibe un adorable chaton, ou chatonne pour les esprits futilement chagrins, pour vendre les croquettes machin est déjà de nature à m'indisposer.
Lorsque, sous couvert d'une action contre la faim1, qui dure depuis plus de 50 ans sans avoir éradiqué cet autre mal, on affiche l'image d'un enfant affamé pour obtenir des dons, cela me révulse.
Mais quand le Parlement européen sombre dans une telle bassesse2, pour soutenir des mesures qui n'auront d'effet que de faire durer des horreurs, cela m'indigne de façon rédhibitoire.
1 Par exemple.
2 Et pourquoi pas un enfant de Gaza ? Du Soudan ? Ou d'ailleurs ? Mais cet humanisme de pacotille semble avoir des frontières...
